8/30/13

Lutte anti-tabac : un chercheur préconise l'aspect de la taxation

Le projet de loi-anti tabac, adopté par le Conseil des ministres du Sénégal le 4 juillet 2013 et déposé à l'Assemblée nationale, est un aspect de la lutte contre les effets néfastes de la consommation de tabac, mais cette lutte doit porter sur le domaine de la taxation, selon le Directeur exécutif du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES).‘’C’est un aspect qu’on n’a pas introduire dans le texte, à savoir l’augmentation non seulement régulière, mais forte sur le tabac’’, a relevé le professeur Abdoulaye Diagne, en marge de l’ouverture jeudi à Dakar de l’atelier d’évaluation du projet de loi anti-tabac.

 ‘’C’est la solution la plus efficace pour réduire la consommation du tabac parce que nous voulons que la consommation du tabac recule dans ce pays’’, a-t-il dit. Selon lui, l’action sur les prix s’est avéré ‘’la plus déterminante’’. C’est pourquoi le CRES va insister auprès du gouvernement pour que le Code général des impôts prenne en compte cette dimension et surtout pour que la directive de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui permet d’augmenter les taxes sur le tabac jusqu’à 150% soit appliquée. 
 
‘’L’argument, selon lequel l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) limite cette taxe à 45%, ce qui ne permettrait pas au gouvernement d’aller au-delà, est erroné puisque les directives de la CEDEAO, en termes juridiques sont supérieures’’, a souligné le Directeur exécutif du CRES. En matière de taxation, le Ghana a appliqué le taux plafond de la CEDEAO avec 150%, la Côte d’Ivoire a également pris des mesures avec l’adoption d’une loi anti-tabac, a-t-il dit. Au Sénégal, a estimé M. Diagne, si le projet de loi passe à l’Assemblée nationale avec les amendements proposés aux députés, ce pays sera à niveau par rapport à ces pays, toutefois il reste la dimension de la taxation, a insisté le Directeur exécutif du CRES. 
 
Le Sénégal a ratifié la Convention cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte anti-tabac (CCLAT) en décembre 2004. Trois années après son entrée en vigueur le 27 avril 2007, très peu de dispositions ont été prises pour son application effective. Il s’agissait d’interdire la publicité, la promotion et le parrainage du tabac et de ses produits, de sensibiliser les populations notamment les jeunes sur les méfaits du tabagisme, de protéger les populations contre l‘exposition à la fumée du tabac en interdisant de fumer dans les lieux recevant du public, mais aussi d’accroître les taux de taxation et/ou les prix des produits du tabac pour les rendre moins accessibles à la jeunesse, en particulier.
 
 Au Sénégal, d'après l'Atlas du tabac rapporté par un document du CRES, 32% des adultes fument dont 7,9% chez les jeunes garçons et 1,5% de filles. La même source de données estime que 5% à 10% des décès chez les hommes sont dus à des maladies liées au tabac.

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